Vis ma vie d’expat’ : Le rêve néo-zélandais devenu réalité de la graphiste Marine Bucher

Tout plaquer, pour tout reconstruire ? Certains franchissent le pas. C’est le cas de Marine Bucher, une parisienne très inspirée.

A qui ressemblait ta vie, avant l’Australie ?
Je suis née à Paris et à 14 ans je suis partie vivre aux US avec ma famille. Je suis revenue 5 ans plus tard et ai fait des études de communication. J’ai bossé en journalisme et événementiel sur Paris. Et j’ai co-créé Klapmag. Avant de partir, dans ma vie professionnelle et personnelle je me posais beaucoup d’interrogations sur ce que je voulais faire et si je pouvais être plus heureuse ailleurs. La question ne s’est pas posée longtemps. De part mon expérience, je savais déjà que le monde ne s’arrêtait pas aux portes du périph’ !

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Quelle est ta relation avec Paris ?
“Love and hate relationship”. C’est comme une aventure passionnelle. Beau et excitant à la fois. Mais à l’évidence cela ne marchait pas pour moi.

Quel fut l’élément déclencheur de ton départ ?
J’habitais avec ma sœur qui m’a annoncé qu’elle partait pour un boulot à Londres et que ma maman emménageait à Bruxelles. Mon oncle est venu dîner un soir à la maison et me dis “Pourquoi tu pars pas en Australie ?” Six mois plus tard, j’étais dans l’avion, prête à devenir une expat’.

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Pourquoi l’Australie ?
A la base je me suis dis que j’allais juste partir pour découvrir d’autres horizons, d’autres paysages, pouvoir faire du surf et avoir un style de vie plus cool et relax. Puis j’ai commencé à bosser pour TBWA (une agence de pub) à Sydney avec des gens tellement talentueux ! Le graphisme m’attirait de plus en plus. Un après midi en sortant du boulot je tombe sur un article à propos de Frankie la créatrice de The Design Kids et je me suis dis que je devais faire une école pour peaufiner mes connaissances. Je suis illico partie à Brisbane étudier le graphisme. A Brisbane, la vie baba cool et urbaine m’a illico séduite. L’ une de mes amies m’a conseillé alors de partir en Nouvelle Zélande, pensant que ce serait le pays parfait pour moi. Elle ne s’est pas trompée, ça fait maintenant 3 ans que j’habite à Wellington.

“Les activités manuelles sont comme de la méditation pour moi. J’adore créer et innover dans l’optique d’un monde plus vert et durable.”

As-tu encore des doutes aujourd’hui ?
Des doutes, j’en ai tous les jours. Sur ma vie professionnelle comme personnelle mais au fond quand je doute ça me fait réfléchir sur ce que je veux vraiment ! Au départ je trouvais ça excitant le fait de ne connaître personne et de me retrouver complètement seule dans un pays inconnu. Je n’avais pas peur mais j’étais anxieuse de ne pas trouver de boulot et de manquer d’argent sur place. Mais une semaine après mon arrivée à Wellington j’ai rencontré mon copain à ma pendaison de crémaillère, dans ma nouvelle collocation. L’intégration c’est super bien passée ! J’ai été entourée d’une petite famille locale très rapidement.

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Au bout de combien de temps as-tu trouvé tes marques ?
Une fois arrivée en Nouvelle Zélande, j’ai trouvé un boulot au bout d’un mois. J’y suis restée pendant 2 ans avec un visa travail et ai obtenu une résidence car j’étais graphiste et que c’est un domaine recherché dans le pays. Je travaille maintenant pour une école et en freelance sur différents projets. J’ai eu pas mal de chance pour les visas. Si je devais donner un conseil cela serait de faire des recherches avant d’arriver dans le pays. Les locaux australiens et néo-zélandais ont du mal à faire confiance aux étrangers qu’ils pensent manquer d’ambition.

A quoi ressemble ta vie aujourd’hui ?
J’habite à Wellington sur Oriental Bay, en Nouvelle Zélande. J’ai un potager, j’habite en face de la mer. Je bosse pour Open Polytechnic, sur des produits ou des expériences digitales pour les étudiants et je continue à dessiner et à travailler les typos. Les activités manuelles sont comme de la méditation pour moi. J’adore créer et innover dans l’optique d’un monde plus vert et durable.

“J’aimerais donner des cours de design et jardinage à des enfants”

Comment restes-tu connectée avec la France ?
Grâce à Messenger et Viber, aux mails, je parle à ma maman tous les jours et ma sœur et grand-mère toutes les semaines. Pour les infos je vais sur le site des Inrocks, j’écoute Nova la journée (nuit en France) au boulot et il m’arrive de regarder « Quotidien » sur TMC. Parfois, prise d’un coup de folie, je dépense 25 dollars pour un camembert rustique et je regarde des films français sur Itunes. Je pleure comme je ris, la France me manque mais quand je regarde par la fenêtre je comprends que je suis plus heureuse ici. Paris sera peut être à nouveau d’actualité pour moi dans quelques années mais pour l’instant je préfère supporter les All Blacks, écouter Ladi6, boire une Garage Project et admirer les Tuis.

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Tes projets ?
Cette année je vais bosser avec Design Assembly. On organise des événements et workshops pour les graphistes à Wellington. Je vais aussi bosser pour Bono avec One percent et des associations locales. Je vais probablement m’investir dans un projet pour de l’info politique en France, même si je suis loin, ça restera toujours mon pays et son avenir est important. Et si j’ai le temps j’aimerais donner des cours de design et jardinage à des enfants ! On verra.

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Capucine Berr

Après 5 ans chez M6, Capucine devient en 2005 Rédactrice en chef adjointe du magazine Public (Lagardere) et lance le trimestriel Public Look qui donne une part importante à la culture blog, aux plumes 2.0 et aux innovations numériques. Après 10 ans elle quitte la rédaction de Public et commence à écrire pour de nombreux supports. Désormais rédactrice en chef beauté du magazine Mixte, co-rédactrice en chef du magazine Zeste et rédactrice en chef beauté et lifestyle du magazine Apollo, elle met aussi sa plume au service du magazine l'Obs, Le Parisien, Avantages et Stylist.